Résidence de création en détail  


Underclouds Cie

Intertie

du 01 novembre 2022 au 31 décembre 2022


En partenariat avec La Machinerie 54

 

- Note d’intention sculpteur -

Ulysse Lacoste

Le thème du déséquilibre (et de l’équilibre) est omniprésent dans mon travail. Je cherche une forme d’instants-épures dans la liberté de mouvement d’objets sculpturaux, dans les déformations et les traces qui en découlent. Il en résulte des formes simples nées de jeux géométriques, des mobiles au point d’équilibre sans cesse perdu et retrouvé par le jeu de corps humains à leur contact.

Inertie est extraite de la série des modèles mathématiques / modules poétiques (études géométriques et modèles réduits pour sculptures monumentales, 2017). Cette sculpture composée d’un cercle et d’un carré est la définition minimale d’un double cône.

Une simple pression provoque son déséquilibre. Ancrée comme un compas, elle laisse en tournant une trace circulaire au sol, alors que les génératrices des cônes forment deux droites parallèles qui se couchent et se dressent successivement.

La symétrie centrée de l’objet et la répartition des masses en périphérie confère à l’ensemble un maximum d’inertie et une mise en mouvement hypnotique.

A la recherche du rapport au corps et de nouvelles perceptions, j’ai décidé de l’agrandir à l’échelle monumentale, d’en faire un habitacle pour l’homme et de la confronter à l’environnement.

La collaboration s’est ouverte avec la compagnie de cirque Underclouds pour la mise en piste et l’écriture d’une danse avec l’objet. Les disciplines de mât chinois, marche sur fil et acrobatie sont pressenties pour jouer avec la structure, et la mise en évidence d’une spatialisation géométrique semble aussi un bon point de départ pour aborder les mathématiques (45°, rotation, trace …)

 

Inertie se place dans une logique d’installation et de performance.

La Sculpture est en interaction avec l’espace qui l’entoure. Nous considérons le volume plein de l’oeuvre mais aussi le vide qu’elle génère autour d’elle. Dans un mobile, celui-ci tend à se déformer et l’histoire de cette évolution spatiale se fixe en deux dimensions au contact du plan support, c’est la trace. Le mouvement est instant, la trace est mémoire. Ces considérations propres à la performance nous amènent à faire dialoguer sculpture et spectacle vivant. Le duo d’acrobates funambules en évoluant en miroir, peut chercher l’équilibre de la forme et la suspension, ou au contraire provoquer le déséquilibre et la rotation …

Une histoire s’écrit alors dans l’Espace à l’aide de la Gravité.

Avec la compagnie Underclouds nous allons imaginer un volet art-science, une conférence sur les circonférences … menée par un mathématicien et illustrée par les artistes de cirque.

 

Autour de cette toupie, ouvrage d’art gorgé de lois physiques, les uns expérimentent les rotations de génératrices monumentales, lorsque l’autre analyse des géométries spatiales euclidiennes qui font écho à nos cahiers d’écoliers. Interpénétration poétique de données scientifiques, les deux se trouvent créateurs et spectateurs de quelque chose qui les dépasse.

Note d’intention compagnie -

Underclouds Cie - Chloé Moura et Mathieu Hibon

Conférence gesticulée, poésie scientifique, la démonstration d’un théorème à l’échelle monumentale, performance circulaire dans l’espace public, spectacle pour les ronds points, petite forme de cirque pour grande sculpture ...

Nous ne savons pas encore quelle sera la forme finale de ce projet.

Nous allons dans un premier temps faire connaissance avec cette sculpture et son potentiel pour inventer un vocabulaire de cirque, de danse et de jeu.

Sera-t-elle posée au milieu d’un rond-point, d’un hall de gare, au mileu d’un champ, au milieu d’une piste ... ? Ce que l’on sait déjà c’est que le public sera autour d’elle et qu’elle s’inscrira dans un lieu circulaire, existant ou recréé pour l’occasion.

Pour cette création la compagnie Underclouds s’associe au sculpteur Ulysse Lacoste pour construire, développer et habiter une sculpture mobile géante.

Cette lointaine cousine de la toupie va donc nous permettre de poser dans l’espace public à la fois un geste plastique et circassien, que chacun pourra lire à sa façon, d’un oeil ludique ou géométrique

Généralement, les circassiens travaillent sur, sous, ou dans un agrès de cirque construit spécialement pour leur discipline. Ici le point de départ d’INERTIE est une sculpture.

Nous avons voulu conjointement avec Ulysse conserver au maximum les rapports d’échelle de départ afin de ne pas dénaturer la sculpture en simple agrès de cirque.

De la réflexion d’un sculpteur est né le geste d’une sculpture qui à son tour va rentrer en mouvement par la rencontre avec deux circassiens-funambules.

La main du constructeur va laisser la place à celles des acrobates à présent.

Ce qui nous a tout de suite séduit dans le projet d’Ulysse, c’est la façon qu’il avait d’imaginer en même temps une géométrie dans l’espace et son mouvement. Inertie trace une double courbe ascendante et décroissante, sous les pieds, c’est déroutant !

Ce n’est donc plus seulement une sculpture que l’on regarde mais aussi le mouvement circulaire qu’elle dessine, la trace qu’elle découpe dans l’espace, très reconnaissable et unique. Le double chemin étroit concave et convexe ouvre une multitude de possibles.

Une piste de 6m de diamètre apparait ainsi avec le public à 360° autour.

C’est aussi la sensation de poids qui se déplace (plus de 150 kg) et parfois aussi le son qui la caractérise au contact du sol.

Son poids, son déplacement et son inertie seront les points de départ de nos recherches dans cette sculpture. Nous allons donc devoir faire corps avec la matière, dompter sa force, régler sa vitesse, accélérer ou ralentir ses rotations, parfois éviter la collision et sans doute utiliser son inertie pour nous propulser plus loin.

Nous allons tenter de rentrer dans sa géométrie, la traverser, la frôler, prendre appui, l’éviter, en dessiner de nouveaux axes, de nouvelles arêtes, faire corps avec ses courbes, déjouer ses pièges, jouer sur / sous / dedans comme dans un jeu circulaire géant pour grands enfants.

Nos trois précédentes créations étaient des rencontres avec un agrès atypique et des

scénographies complexes, un bus de transport peu commun pour le

FUNAMBUS (2012), un cube géant sans fond, ni haut, ni bas, pour PETITES HISTOIRES SANS

GRAVITE (2016), une table géante qui bascule pour VERSANT (2018). Ici avec

INERTIE (2021/22), il y aura simplement une sculpture et deux circassiens en piste.

Elle aura son mot à dire, son mouvement ample et régulier se complètera à nos recherches d’appuis et de trajectoires, dans un trio avec

la géométrie et ses règles comme chef d’orchestre.

Lorsque nous sommes en équilbre sur notre fil en duo, nous sommes deux sur un fil immobile, notre équilibre à chacun devient nos déséquilibres. Nous le perdons et le rattrapons sans cesse. L’immobilité totale n’existe pas chez les funambules.

Simples déséquilibristes au milieu d’un objet si mathématique.

Que font-ils ? ils jouent ? Ça roule. Ça tourne. Rien ne va plus.

Et pourtant si, tout est si prévisible.

La poussée induite par …

engendre un déplacement …

étant donné la …

qui décrit une …

Nos trois précédentes créations étaient des rencontres avec un agrès atypique et des

scénographies complexes, un bus de transport peu commun pour le

FUNAMBUS (2012), un cube géant sans fond, ni haut, ni bas, pour PETITES HISTOIRES SANS

GRAVITE (2016), une table géante qui bascule pour VERSANT (2018). Ici avec

INERTIE (2021/22), il y aura simplement une sculpture et deux circassiens en piste.

Elle aura son mot à dire, son mouvement ample et régulier se complètera à nos recherches d’appuis et de trajectoires, dans un trio avec

la géométrie et ses règles comme chef d’orchestre.

Lorsque nous sommes en équilbre sur notre fil en duo, nous sommes deux sur un fil immobile, notre équilibre à chacun devient nos déséquilibres. Nous le perdons et le rattrapons sans cesse. L’immobilité totale n’existe pas chez les funambules.

Simples déséquilibristes au milieu d’un objet si mathématique.

Note d’intention du musicien Valentin Mussou.

Nous cherchons à développer dans la lenteur, accompagner les corps et la roue dans leurs évolutions combinées.

Le déploiement lent et cyclique d’une composition comme un repère chronologique d’une temporalité suspendue.

Formé au conservatoire de Boulogne-Billancourt en violoncelle et composition, Valentin Mussou arpente des rivages artistiques très variés depuis 2004. Au violoncelle qui constitue son outil de création principal ou avec d’autres instruments, il pousse les limites des genres et des styles les unes vers les autres. Acoustique, analogique, numérique, toutes les formes de la musique sont explorées et mises au service de l’autre artiste (danseur, sculpteur, chanteur...). Caractérisé par un principe d’écoute absolu et de mise au service de capacités artisanales, Valentin Mussou poursuit un rêve musical de bâtisseur de cathédrale où chaque pierre est essentielle et le temps infini.


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