Résidence de création en détail  


Galapiat Cirque

L’âne et la carotte

du 07 janvier 2019 au 17 janvier 2019


Note d'intention :

Passé, présent, futur

Pour la plupart de son histoire, le cirque a été occupé par la forme, c’est-à-dire par la prouesse et les compétences techniques. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de contenu : apprivoiser les animaux sauvages ou maîtriser une figure acrobatique dangereuse peuvent être considérés comme l’expression de la supériorité de l’Homme sur la nature et sur les forces naturelles telle que la gravité. C’est le paradigme du cirque traditionnel.

Aujourd’hui, les prouesses du circassien peuvent être interprétées plutôt comme des tentatives à surmonter un obstacle ou à repousser une certaine limite. Ce faisant, l’artiste repousse ces mêmes limites parce qu’il y a toujours plus vite, plus haut, plus fort etc. L’artiste n’atteint ainsi jamais son but. C’est l’histoire tragique de l’âne et de la carotte, en somme.

Ce qui est exprimé n’est plus la maîtrise des limites imposées par la nature, mais la lutte pour les surmonter. Il se trouve donc que cette lutte est vaine et perdue d’avance : les héros du cirque sont foncièrement des héros tragiques et leur virtuosité n’est rien de plus qu’une tentative absurde vouée à l’échec. Il y a donc eu un glissement de l’artiste maître de la nature vers le héros tragique repoussant incessamment le but qu’il cherche à atteindre. Ce nouveau paradigme a lui aussi ses limites : à quoi bon aller plus vite, plus haut, plus fort, si c’est ailleurs que l’on veut aller ?

Ça nous laisse en un endroit intéressant : vers où va-t-on maintenant ? Comment amener le cirque ailleurs ? Comment aller là où personne n’a pas encore été ? Ce n’est pas si simple, vous allez voir…

Le spectacle raconte l’histoire d’un de ces héros tragiques du cirque ; son passé, son présent et son futur. Une voix-off vient aiguiller le regard du public, accompagne notre héros, et remet sans cesse tout en question. Il m’en a fallu du temps pour pouvoir l’écrire aussi simplement : le héros c’est moi. Le propos du spectacle est donc très lié à ma propre personne. Alors pas facile de rester humble et m’imaginer que ce que j’ai à dire soit assez intéressant pour prendre la place pendant une bonne heure… Mais aujourd’hui, ce rôle, je l’assume, avec joie et humour.

Lucho Smit (janvier 2018)

 

Équipe en tournée :

4 personnes (1 artiste, 1 garçon de piste, 1 régisseur son & lumière, 1 chargée de production-diffusion)

 


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