Résidence de création en détail  


Collectif de la Bascule

Le cirque de là-bas

du 18 mars 2019 au 31 mars 2019


Note d'intention :

LE POURQUOI

En parallèle d’une création collective regroupant vingt personnes, je ressens le besoin de m’isoler dans mon travail, de trouver ma solitude. Je veux partager mon temps entre la voltige et d’autres disciplines plus solitaires.

Depuis que j’ai commencé le cirque, il y a maintenant 11 ans, je rêve de faire un solo. Je me suis préparé pour ce spectacle. J’ai patienté pour acquérir de l’expérience, pour progresser, pour vivre le cirque. Aujourd’hui, je veux aborder une nouvelle façon de travailler, continuer mon apprentissage, chercher de la matière, raconter une histoire, mon histoire, celle qui m’appartient. Je veux voir ce qu’il y a à l’intérieur de moi, c’est une expérience que je veux partager.

LA RECHERCHE

Le jongleur a, avant de lancer des objets en l’air, un corps à déplacer. C’est ce corps qui est sur scène, c’est ce corps que l’on regarde. Je m’attache donc au mouvement, un mouvement acrobatique. J’aime, dans un geste simple, les détails qui font la différence, les moments clés qui nous tiennent en éveil. C’est une écriture au compte-goutte, faite d’aller-retour et de répétition. La matière se crée en même temps que l’acrobate évolue. C’est un travail entre le sol et l’air, sans distinction de disciplines.

A cela s’ajoute des parties plus techniques, c’est le jeu du nombre, du plus possible, de la rapidité et de la précision. C’est la quête ultime du jongleur, où la patience est une qualité indispensable.

Je manipule aussi les objets du quotidien, une guitare, une couverture, une veste, des livres. Tout se transforme en jeu. Ça va très vite. C’est un dialogue physique et textuel.

C’est en écoutant passer le temps que l’on sait ce qu’on fait. Est-ce que l’ennui est source d’inspiration ?

LE PROPOS

Dans ce spectacle, on parle de l’enfance, car rester un enfant, c’est continuer de rêver, c’est continuer d’apprendre. Rester un enfant, c’est être créatif, sincère, c’est continuer d’espérer.

Chacun doit retrouver l’enfant caché en lui, oublié quelque part en grandissant. Le monde serait certainement plus amusant.

Dans ce spectacle, il est question de solitude, car être seul fait partie de la vie. On parle aussi d’amitié, celle que la solitude nourrit, cette recherche permanente d’équilibre entre le soi et les autres.

On creuse la question de l’imaginaire, de l’ailleurs, de la mise en situation et du souvenir.

LES RENCONTRES

A l’heure du nationalisme grandissant, du repli sur soi, de la peur, la place de l’artiste est plus que jamais nécessaire. Il faut se réapproprier l’espace public, entretenir ce lieu de rencontre éphémère, de mixité sociale et de réflexion populaire. Il faut ouvrir le dialogue, provoquer les échanges, créer la discussion.

Je veux aller à la rencontre des publics, pendant les temps de création ou à l’issue du spectacle. J’aimerais animer des ateliers, échanger, intervenir en milieu scolaire, parler de nos métiers qui suscite la curiosité, qui témoignent d’ une ouverture vers d’autres possibles.

LA MUSIQUE

La musique est, à mon sens, un langage indispensable pour stimuler l’inconscient, pour développer un univers artistique. C’est une mélodie, une poésie venue d’ailleurs. C’est un rythme, une mise en mouvement du corps, premier pas de l’acrobate au plateau.

Mon jonglage est une musique, toujours au tempo.

Influencé par des artistes comme Ali Farka Touré, le Trio Joubran, Julien Lourau ou encore Buddy Guy, les 4 pistes audio nous ferons voyager dans l’imaginaire de notre personnage.

Les deux pistes live mettront en valeurs les textes, renforceront le propos, appelleront des sensations cachées.

Depuis quelques années, je cherche de la matière autour d’une guitare transformée. Jeu d’équilibre, manipulation, elle devient un agrès de cirque, un outils qui ouvre une nouvelle réflexion sur l’instrument, une musique circassienne dans sa pratique.

Équipe :

Antoine GUILLAUME

Julien CRAMILLET

Alexandre BELLANDO

 


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