Une pièce qui parle de moi, parce qu’elle parle de vous. De nous.
Une pièce qui parle de notre déséquilibre, constant, et de l’illusoire notion de stabilité. Physique, matérielle, psychique, mentale.
Dans Le Poids de l’âme -tout est provisoire je joue avec des objets du quotidien, les blister des médicaments, les pastilles, un pistolet, des factures… Je joue la défaite de l’artiste, je joue la défaite de la personne avant tout. Je joue un tremblement constant, héritage de ma technique de cirque, le fil souple et de ce que m’a appris cette technique.
En tant qu’équilibriste, je vis cette condition de précarité perpétuelle. Dans ma pièce précédente Mavara, j’évoluais sous des masques et sous plusieurs couches et je muais en quelques sorte tout au long du spectacle. À la fin seulement, j’assumais cet état de fragilité et de précarité.
Dans Le poids de l’âme -tout est provisoire j’ai décidé de faire l’inverse.
Partir d’une prise de conscience de l’instable et en affirmer la radicalité. J’ai décidé de me mettre a nu, pour hurler au monde cette fiction de notre vivre au quotidien.
La nudité est associée à une spontanéité. Une générosité esthétique au service d’une plénitude expressive.
Je passe du registre délicatement burlesque à une profondeur ancestrale.
Mon cirque parle des tremblements, des petites fragilités des lignes, des prises de paroles,
de la confiance, des signes,
des traits, des fils,
de ce petit cheveu qui connecte nos pulsions à notre rationalité.
Les artistes qui m’inspirent pour ce travail sont Maria Lai, Christian Boltansky, le sculpteur David Oliveira, Pistoletto et son troisième paradis.